- couille
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• coille v. 1178; lat. coleus♦ Vulg. et fam.1 ♦ Testicule. « mes couilles, j'ai bien le droit de [...] les mettre en avant » (Genet) . — Loc. fig. Avoir des couilles (au cul), du courage. Couille molle : homme sans courage. Casser les couilles à qqn, l'importuner. Partir en couille(s) : se gaspiller, ne pas aboutir. Se faire des couilles en or : gagner beaucoup d'argent.2 ♦ Une couille : une erreur, un ennui. Il y a une couille.couillen. f. Vulg. Testicule.— Loc. fig. Avoir des couilles, du courage.⇒COUILLE, subst. fém.Trivial. Testicule :• 1. Le cheval attendait, l'œil stupide. Avril passa le grand soufflet à Armand : — Soufflez-y sur les couilles qu'il se tienne tranquille... petit, tiens-y la jambe...ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 61.♦ P. métaph. C'est un esprit eunuque, la couille lui manque, il n'a jamais pissé que de l'eau claire (FLAUB., Corresp., 1853, p. 159).— Loc. pop.♦ Tu me fais mal aux couilles, me casse pas les couilles, j'en ai plein les couilles. Expressions signifiant l'ennui ou l'agacement. Ah! dit-il exaspéré, tu me casses les couilles (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 149).Rem. En compos., un casse-couille. Quelqu'un d'embêtant. Il me regarde encore... il reprend son oraison! ... — Alors! T'as bien vu? ... que je lui fais... t'as compris quand même dis casse-couille? ... maintenant, tu vas rester tranquille? (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 669).♦ N'avoir pas de couilles (au cul). Manquer de virilité ou de courage :• 2. Nous venons d'assister à un spectacle bouleversant, nous avons vu un homme qui a été notre ami réduit à l'abjection par le parti communiste : et vous parlez de littérature! Vous n'avez donc pas de couilles?S. DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, p. 466.♦ Avoir des couilles (au cul). Avoir du courage. J'en ai marre des mitrailleuses de tir forain, reprit Leclercq. Marre. J'ai des couilles, moi, et j'veux bien faire le taureau, mais j'veux pas faire le pigeon (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 682). Couille molle. Poltron. Le beau-frère du fermier du sénateur Bréborde, dit couille-molle, le réac, le domestique des banques et des ventrus (ARNOUX, Zulma, 1960, p. 27).♦ Mes couilles! Fin de non-recevoir.♦ De mes couilles! C'est de la couille. Expressions signifiant qu'une chose ne vaut rien.Rem. Dans ces loc. couille est souvent remplacé par un pron. : tu nous les casses, les avoir à zéro, etc.Prononc. :[kuj]. Étymol. et Hist. Ca 1178 coille « bourse des testicules, testicule » (Renart, éd. M. Roques, br. I, 2619); 1594 fig. « personne lâche » (Harangue du recteur Roz ds Satyre Menippee, éd. E. Tricotel, t. I, p. 93); 1847 couille molle (Dict. de l'arg. ou la Lang. des voleurs dévoilée, p. 129). Du lat. vulg. colea soit forme fém. du class. coleus « testicule » (v. couillon) soit, à travers un neutre coleum, devenu subst. féminin. Fréq. abs. littér. :31.couille [kuj] n. f.❖♦ Familier et vulgaire.———I Testicule (surtout au plur.). ⇒ Burette, burne, couillon (vx). || Recevoir un coup dans les couilles.1 (…) un homme de soixante-trois ans, qui a de l'amabilité, qui a été homme à femmes dans sa jeunesse, de ces têtes dont la force suit celle des couilles (…)Stendhal, Journal, 26 janv. 1808, Pl., p. 879.2 Mes couilles, dit-il, mes couilles, les femmes elles avancent bien en présentant les nichons, elles paradent avec, les femmes, mes couilles j'ai bien le droit de les offrir, de les mettre en avant, et même, mes couilles, de les présenter sur un plateau. J'ai même le droit, elles sont belles, de les envoyer comme cadeau à Pola Négri ou au Prince de Galles !Jean Genet, Journal du voleur, p. 150-151.3 Je suis un intellectuel. Ça m'agace qu'on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l'air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles.S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 133.♦ ☑ Loc. Se vider les couilles : éjaculer.♦ ☑ Loc. fig. Avoir des couilles (au cul), du courage. ☑ (1847). Par ext. Couille molle : homme sans courage (parfois écrit plaisamment couyemol : G. Chevallier, Clochemerle, p. 104).4 Le colonel, le drapeau, tout ça des blagues, et la musique et les chevaux. Mais il y a un certain nombre de types qui ont des couilles, ça c'est le régiment, c'est le groupe, le régiment quoi — et le reste suit.Drieu la Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 65.5 (…) je l'ai souvent entendu affirmer que les républicains étaient des couilles molles.Roger Nimier, Le Hussard bleu, p. 59.♦ ☑ En avoir plein les couilles : être agacé. ☑ Tu me fais mal aux couilles. — ☑ Casser les couilles à qqn, l'ennuyer, l'importuner. || Tu me casses les couilles : tu m'exaspères. Cf. Casser les bonbons, les burnes; casser les pieds.♦ Mes couilles ! Rien à faire ! Pas question ! (cf. Mon cul !).6 Juste côte à côte ! pressés, constants ! faciles à vivre ! heureux de tout, Tommies, Sammies, Boys, mes couilles ! suant les whiskys, les petits cadeaux !…Céline, Guignol's band, p. 92.♦ ☑ … de mes couilles, se dit par dérision, pour déprécier.7 « On peut dire ce qu'on veut, ça fait plaisir de se rencontrer avec une race supérieure.— Race supérieure de mes couilles, dit Alexandre ».Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 43 (1949).♦ ☑ Loc. C'est de la couille : cela ne vaut rien.8 Je te raconte ça pour te montrer qu'un type tout à fait affranchi comme moi a ses moments de stupidité. Parce que ces raisonnements-là, mon vieux, c'est de la couille.J. Dutourd, Pluche, XIV, p. 250.♦ ☑ Partir en couille(s) : se gaspiller, ne pas aboutir.9 (…) il arrive aussi que le chagrin désagrège les facultés, disperse l'esprit. Les gars de là-bas ont aussi une expression pour désigner l'homme qu'une trop grande souffrance a désagrégé. Il s'en va en couille.Jean Genet, Pompes funèbres, p. 73.REM. Le mot est souvent remplacé par un pronom dans des locutions (cf. Il n'en a pas; les avoir à zéro; tu nous les casses, etc.).———II Fig. (probablt de partir en couille). || Une couille : une erreur, un échec; un ennui sérieux.10 Ce n'est qu'une petite couille de rien du tout. Ça arrive à presque toutes celles qui sont là pour casse : tu comprends, les fonds d'origine douteuse sont toujours, pour le juge, des fonds d'origine frauduleuse. Mais t'as qu'à t'arranger avec l'avocat, il va te faire débloquer ça tout de suite.A. Sarrazin, la Cavale, p. 33.Cf. dans le même texte et avec le même sens : coup de couille, p. 94.❖DÉR. Couillard.
Encyclopédie Universelle. 2012.